La prolifération bactérienne dans les réseaux d’eau est un problème de santé publique majeur, en particulier dans les établissements sensibles tels que les hôpitaux ou les EHPAD. Les bactéries pathogènes peuvent se développer dans les canalisations d’eau, posant des risques pour la santé des patients et du personnel médical. En milieu hospitalier, où la vulnérabilité aux infections est accrue, la maîtrise de la qualité de l’eau est cruciale. La réglementation impose des mesures strictes pour contrôler la prolifération bactérienne, notamment pour l’eau chaude sanitaire. Cependant, l’eau froide n’est pas épargnée, comme le montrent de récentes études.
Face aux défis posés par la prolifération bactérienne, DELABIE s’engage à offrir des solutions innovantes pour garantir la sécurité et la qualité de l’eau. La climatisation des gaines techniques, l’isolation des canalisations et la purge régulière des canalisations d’EFS sont autant de mesures recommandées par DELABIE pour lutter contre la prolifération bactérienne. Fondé en 1928, le groupe français est aujourd’hui un leader européen dans la fabrication de robinetteries et équipements sanitaires pour les établissements recevant du public. Exportant dans 90 pays, DELABIE reste, à l’aube de son centenaire, un groupe 100 % familial. Cette longévité et cette tradition familiale sont des témoignages de l’engagement et de la passion qui animent le groupe dans la conception de produits de qualité. La 4e génération de la famille DELABIE se prépare d’ailleurs à prendre la relève, avec Alice DELABIE et Vincent BOGARD qui ont rejoint le groupe en qualité de Responsables Technico-Commerciaux. Leur mission est d’en devenir des experts, de maîtriser les produits de la marque et de comprendre précisément les besoins qu’ils satisfont. Ils sont déterminés à renforcer l’engagement de DELABIE envers la sécurité sanitaire !
Propos recueillis auprès de Céline Caille, cheffe de marché Santé chez DELABIE
Pouvez-vous nous parler de l’importance de la vigilance concernant la prolifération bactérienne dans les réseaux d’eau froide ?
Céline Caille : Il est vrai que la légionelle est souvent associée à l’eau chaude, mais il est essentiel de comprendre que les bactéries pathogènes peuvent également proliférer dans l’eau froide. D’ailleurs, en France, l’arrêté ministériel du 11 janvier 2007 interdit de distribuer de l’eau froide à une température supérieure à 25 °C. Il est donc crucial de prendre ce risque au sérieux.
Quelles sont les études qui illustrent ce risque ?
- C. : Une étude allemande publiée dans Eurosurveillance a révélé que 35 % des réseaux d’eau froide des hôpitaux contenaient des légionelles dans une eau dont la température était inférieure ou égale à 20 °C. De plus, le décret Royal espagnol de 2022 recommande une température de l’eau froide inférieure à 20 °C lorsque cela est possible. En France, l’arrêté de décembre 2022 impose également des prélèvements de légionelles sur l’eau froide, ce qui démontre bien que le sujet est pris au sérieux.
Comment cette prolifération bactérienne peut-elle affecter les établissements de santé et les EHPAD ?
- C. : Les patients et résidents de ces établissements sont particulièrement exposés aux bactéries pathogènes. La température dans les gaines techniques peut constamment être supérieure à 20 °C, ce qui peut porter la température de l’eau froide sanitaire à 25 voire 30 °C en été. Cela peut entraîner des risques pour la santé des patients toute l’année !
Quels sont les facteurs qui favorisent cette prolifération bactérienne dans les réseaux d’eau froide ?
- C. : Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cette prolifération. Par exemple, dans les gaines techniques où l’eau froide est à proximité de l’eau chaude, l’absence de ventilation peut faire monter la température à des niveaux propices au développement bactérien. Il y a aussi des « bras morts », des portions de canalisation inutilisées où l’eau peut stagner, ainsi que des points d’eau peu ou pas utilisés qui peuvent devenir des zones de stagnation. Les réservoirs de WC peuvent également être des points critiques en raison de la présence de biofilm et de la stagnation de l’eau.
Comment DELABIE propose-t-elle de lutter contre ce risque ?
- C. : Pour maîtriser ce risque, nous recommandons d’agir sur deux niveaux : la température de l’eau et la stagnation. Il est ainsi pertinent de climatiser les gaines techniques pour éviter que la température ambiante ne fasse monter celle de l’eau froide. De plus, isoler les canalisations d’eau froide et d’eau chaude peut également être intéressant. De son côté, la stagnation favorise le développement bactérien, surtout si la température est propice. C’est la raison pour laquelle nous recommandons d’opter pour une robinetterie électronique plutôt qu’une robinetterie mécanique que ce soit pour les lavabos, les douches ou les WC. La plupart de nos robinetteries automatiques sont équipées d’une purge automatique. Elles vont déclencher des rinçages hygiéniques toutes les 24 heures après la dernière utilisation, empêchant ainsi la stagnation durable de l’eau.
Quelles sont les perspectives pour l’avenir en matière de maîtrise de la prolifération bactérienne dans les réseaux d’eau froide ?
- C. : Les normes sont de plus en plus restrictives, ce qui est une bonne chose pour la sécurité sanitaire. Chez DELABIE, nous continuerons à développer des produits innovants et conformes aux réglementations pour aider nos clients à maîtriser ce risque. Notre objectif est de garantir la sécurité et la qualité de l’eau pour tous !