« On s’habitue à ses infirmités, le plus difficile est d’y habituer les autres. »
La Comtesse d’Houdetot (1730-1813)
En France, le nombre de personnes en situation de handicap est difficile à évaluer. Toutes les personnes dans cette situation ne sont pas déclarées auprès de l’administration. Par ailleurs, il existe une grande diversité de handicaps, visibles ou non, temporaires ou définitifs… Deux chiffres de référence sont généralement avancés. En 2013, 5,5 millions de personnes ont déclaré leur handicap auprès des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH). En 2007, l’INSEE estimait que 9,6 millions de personnes étaient en situation de handicap en France, soit près de 15% de la population totale.
Aujourd’hui, l’hôpital constitue un lieu particulier pour ces personnes handicapées puisqu’elles le fréquentent plus souvent que les personnes valides. Mais il n’est pas toujours en mesure de répondre à leurs besoins spécifiques. Certains efforts sont pourtant faits pour améliorer l’accueil de ces personnes : fiche de liaison pour mieux connaître le patient et lui proposer un accueil personnalisé, davantage de stationnements réservés aux personnes à mobilité réduite, mise à disposition de fauteuil roulants, tableaux en braille dans les ascenseurs, etc. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à accomplir, notamment dans la formation du personnel hospitalier pour l’accueil des personnes handicapées.
Quoiqu’il en soit, l’hôpital public a bien pris acte aujourd’hui de la loi Handicap de 2005 : son adaptation pour une meilleure qualité d’accueil des personnes handicapées est désormais une priorité. Pour reprendre les propos de Jean-François Mattei, Ministre de la santé lors de la signature en 2002 d’une Charte Hôpital – Handicap entre la FHF et le Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés : « Dans un monde volontiers égoïste et individualiste, il n’est pas vain de repenser l’accueil des patients en général, et des personnes handicapées en particulier, dans les établissements hospitaliers. Cette réflexion ne relève pas simplement de considérations professionnelles ou sociales, mais également d’une exigence éthique et philosophique. » Des propos qui datent de 2002 et qu’il est encore bon de rappeler aujourd’hui !
David Entibi
Directeur de publication