La place de l’humain à l’hôpital
Au travers des reportages que nous réalisons depuis plusieurs années, nous avons recueilli des visions très diverses de l’hôpital et de son fonctionnement. Cela étant, très peu sont les dirigeants d’établissements ne considérant pas l’humain comme l’objectif et le moteur de la pratique de la médecine et de toute institution hospitalière. Certes, les structures hospitalières représentent un enjeu important car la plupart sont encore aujourd’hui trop vétustes pour correspondre aux normes d’hygiène et de prise en charge modernes de notre système de santé, elles doivent donc être repensées. Les nouvelles méthodes et techniques de prise en charge demandent un degré de technologie élevé et un investissement de plus en plus important pour assurer l’acquisition d’équipements coûteux. Cependant, même un bon outil, une parfaite machine, ne peut suffire à soigner un être humain dans les meilleures conditions.
Pour assurer une prise en charge optimale, l’hôpital doit préserver les liens humains accompagnant la collaboration entre les professionnels de santé et le traitement du patient car, au-delà d’un niveau technologique élevé, l’efficience de l’hôpital se traduit avant tout par le bien-être de ses patients et les conditions de travail des professionnels. Les équipes médicales, soignantes et techniques d’un établissement de santé étant ses ressources les plus précieuses, les dirigeants hospitaliers d’aujourd’hui et de demain doivent faire du management des relations humaines leur cheval de bataille pour conserver la dynamique de réflexion dans les groupes de travail de plus en plus mis à l’épreuve, et aussi nombreux que les chantiers qui occupent l’hôpital.
Enfin, les échanges entre les personnels de l’hôpital et le patient sont d’autant plus nécessaires aujourd’hui que les moyens d’information se multiplient. A force de recherche et de curiosité, le patient peut rapidement être mal informé de son état si les professionnels de l’hôpital ne l’intègre pas suffisamment dans leur prise en charge. C’est donc avant tout au médecin d’informer son patient, de le rassurer et de le renseigner au mieux sur son état. Beaucoup semblent avoir compris que l’hôpital doit tourner autour du patient et non l’inverse, ce qui rend plus cohérentes les réflexions visant à recentrer le patient au coeur du dispositif du soin lorsque l’on sait pertinemment que sa place n’est pas ailleurs. D’autre part, la médecine du XXIe siècle s’oriente vers une prise en charge et des traitements individualisés avec des interventions rapides et efficaces permettant de traiter un patient et non uniquement une pathologie. Aussi, ces traitements, s’ils se démocratisent, ne pourront que rapprocher et renforcer les liens humains déjà présents dans l’exercice de la médecine et au sein de l’hôpital.
En dépit de tous les efforts à fournir en matière de technologie, l’humain a donc, aujourd’hui plus que jamais, sa place au coeur de l’hôpital et du réseau de santé public et privé car aucune machine ne peut, à ce jour, reproduire la bienveillance et la chaleur humaine, éléments essentiels à la prise en charge du patient ainsi qu’au bien-être des personnels de santé.
Cyril Coponat
Assistant rédacteur