Entretien avec Gérald Berry, architecte et associé, Chabanne + Partenaires Architecte
Comment l’évolution des nouvelles technologies et du numérique a-t-elle changé l’approche de l’agence en matière de conception en santé ?
Gérald Berry : Nous constatons un véritable blocage dans la relation entre l’architecture et l’outil digital. La réponse à cette problématique est complexe car la création d’un élément digital n’est pas du ressort de l’architecte. Tel que je le conçois, le numérique est, avant tout, un outil de support. Il s’est développé pour permettre l’automatisation de certaines tâches logistiques, notamment pour le transport hospitalier. Il a permis de faciliter les missions quotidiennes du personnel logistique et de recentrer l’ensemble des professionnels de l’hôpital sur leur coeur de métier.
Désormais, l’outil numérique accompagne l’amélioration de la qualité de séjour et de l’accueil du patient. Il permet de proposer des fonctions nouvelles de personnalisation des services en chambre (supports multimédias, ambiances, éclairages, etc.). La digitalisation du parcours patient va également soutenir le personnel en lui permettant d’être plus efficace dans ses missions d’accompagnement auprès des personnes soignées. En matière d’architecture, le rôle du spécialiste est de développer une vision prospective du bâtiment et d’anticiper la finalité de la conception. Or, l’outil digital, actuellement, n’est pas une finalité mais un moyen de faire évoluer une organisation et d’optimiser des pratiques. Aussi, l’architecte doit pouvoir utiliser sa vision globale d’un établissement ou d’un projet pour définir la manière dont les – outils digitaux vont influencer l’organisation de l’hôpital.